Le Bilinguisme : Un Atout Éducatif (3/7)

19 mai 2010
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L’intensivité

Beaucoup d’entre nous ont suivi un enseignement extensif d’une ou deux langues étrangères, c’est-à-dire de la classe de  sixième ou de la quatrième jusqu’en terminale, en règle générale à raison de trois heures hebdomadaires, ce qui f fait 105 heures par année scolaire.  Nous avons donc fait en tout et pour tout 735 heures d’apprentissage de la première langue étrangère et 525 heures de la deuxième langue étrangère.  Il y a quelques années, une enquête du Conseil de l’Europe a essayé de déterminer la compétence de l’expression orale des bacheliers de différents pays.  Et on a fait la triste constatation que ces bacheliers « étaient incapables d’avoir une conversation suivie » sur un sujet général relevant de leurs centres d’intérêt tels que le sport, la musique etc.

Ceci n’est pas étonnant quand on considère l’expression orale telle que l’on la pratique dans le cadre de la salle de classe.   Pour parler une langue étrangère, il faut de l’entraînement, beaucoup d’entraînement, c’est une activité psycho-motrice qui exige beaucoup de pratique qu’il est difficile d’assurer dans une classe de 30 élèves ou même plus ! En essayant d’analyser le temps de parole individuel d’un élève d’une classe de sixième au cours de sa première  année d’apprentissage d’une langue étrangère, sur 105 heures de cours, il aura parlé 2 minutes et demie en tout et pour tout, ce qui équivaut à peine à une demi-heure d’expression individuelle au bout de 7 années d’apprentissage !  Sans doute actuellement, avec les méthodes communicatives, l’expression orale est renforcée et les résultats sont plus satisfaisants mais encore insuffisants

Bien entendu, l’enseignement bilingue par son caractère  intensif pallie ce manque d’exposition à la langue et de maniement de la langue.   Cette intensivité est également nécessaire pour compenser l’absence de cette langue dans le milieu familial ou géographique.  C’est aussi pour cette raison que dans certains pays on pratique l’immersion dans la langue étrangère avant de s’attaquer au bilinguisme.  Pour un bilinguisme tardif on peut aussi avoir recours à ce qu’on a appelé « une année zéro » ou une année de mise à nouveau en langue étrangère avant d’enseigner de façon bilingue.  C’était le cas dans certains lycées hongrois pour des élèves qui abordaient l’enseignement secondaire et qui allaient suivre un enseignement bilingue franco-hongrois.  C’est toujours le cas à un niveau encore plus tardif pour les étudiants Turcs de l’Université de Galatassaray qui suivent une année de mise à niveau avant d’entreprendre des études en français.

Il n’est donc jamais trop tard pour devenir bilingue !

A noter aussi que le statut de la langue change considérablement aux yeux des élèves lorsque la langue n’est plus simplement une matière comme les autres mais qu’elle est langue véhiculaire et vecteur d’enseignement tout comme la langue maternelle.

Lire la suite mercredi prochain…

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